Je suis orphelin de Dieu : Témoignage d'une ex-musulmane marocain
"Nous écrirons jusqu'à détruire ces histoires à dormir debout dans vos têtes, qui rendent nos vies invivables et détruisent nos pays. [...] Nous écrirons jusqu'à ce que nous puissions tous vivre en paix, dans l'amour et en liberté." disait Omar Batawil, jeune yéménite de 18 ans assassiné à Aden, deux balles dans la tête, pour avoir critiqué le fondamentalisme religieux sur Facebook, il était athée. Ce texte est dédié à sa mémoire.
Du point de vue de la loi, de la constitution - l'article 222 du code pénal marocain-, et de la société marocaine, je suis un musulman ! Que je crois ou que je ne crois pas, je reste musulman et ce, jusqu'à la mort...
Issue d'une famille "mi-croyante", ma mère est musulmane mais non pratiquante, mon père est humaniste laïc, mes parents ne m'ont rien imposé, c'est rare...
Et moi ?
Je suis athée de naissance tout comme chaque être humain, mais après l'accouchement, et comme la tradition musulmane l'exige, la mère ou le père prononce quelques mots à l'oreille droite du nouveau-né, au petit être sorti tout droit du giron maternel après les cris déchirants de la mère qui aident à ouvrir le passage à la vie, est-ce l'équivalent de la formule tant connue : "Sésame ouvres-toi !" ? Et à sa sortie l'enfant crie suivant le rythme de sa génitrice, est-ce afin que la porte se referme ? De toutes les façons, c'est par cet acte qu'on m'a plongé dans le chaudron de la religion musulmane, cela a un nom : l'endoctrinement imposé.
Ma mère me l'avait chuchoté et m'avait prononcé sans mon autorisation ni mon consentement l'appel à la prière que lance le muezzin du haut de son minaret et qui se répand dans les alentours, les muezzins des mosquées se lancent en même temps à la même activité, des voix différentes, des intonations différentes, néanmoins décalés, mais ça donne un effet de cacophonie, car si vous ne le savez pas, au Maroc et dans le même quartier on peut trouver plus de trois mosquées alors qu'avec cet argent on pourrait construire plein de choses dont notre pays a besoin, Al Adhan, qui est très bref : "Allah est le plus grand. J'atteste qu'il n'y a de Dieu hormis Allah. J'atteste que Mohamed est son messager. Venez à la prière. Venez à la félicité, Allah est le plus grand. Il n'y a de vraie divinité hormis Allah." Par ce fait, je suis devenu musulman mais pas pour longtemps...
Lorsqu'un musulman quitte le royaume terrestre et rejoint le royaume des morts son corps est emporté à la mosquée dans les quelques heures qui suivent son décès, après l'avoir lavé et purifié de toutes ces bactéries et peut-être bien de ses péchés, qui sait ? Il se voit ensuite enroulé dans le linceul, un tissu blanc, une couleur qui représente la pureté dans les trois religions monothéistes... et avec les louanges à Dieu et au prophète, le défunt est porté par la famille et les amis jusqu'à la mosquée la plus proche ou la plus grande où on procède à une prière funèbre. On essaie de faire coïncider cette prière avec le moment où le nombre de fidèle bat son plein afin que le maximum de personnes possible prie pour le défunt.
Par la suite, on enterre le corps et il disparaît à jamais sous terre pour réapparaitre dans sa demeure éternelle qu'est le paradis. Cette prière aura-t-elle servi à quelques choses ? Si ce n'est qu'à rassembler des personnes...
La vie d'un croyant commence par l'appel à la prière et se termine par une prière, notre vie se résume-t-elle à une prière ? Que représente-elle ? Et à qui est-elle destinée ? A Dieu sûrement. C'est très poétique !
Puis sept jours après ma venue au monde, prend place "l'arbitraire du nom", un mouton fut sacrifié pour sanctifier mon nom et Abdssamad fut le prénom qu'on m'a "offert". Pourquoi sacrifier un mouton pour m'octroyer un prénom ? Nous pénétrons dans la vie et il la quitte... et pour quelle cause ? Un prénom... Pourquoi prendre "l'âme" d'un animal pour s'acquitter d'un devoir religieux ? La Sunna (les dits et faire du prophète) dit que pour un garçon il faut égorger deux moutons et pour la fille un seul. L'inégalité entre les deux sexes commence à la naissance !
Ensuite, j'ai subi une autre épreuve, une intervention chirurgicale à l'âge de trois ans qui consiste en l'ablation du prépuce, opération plus connue sous le nom de circoncision, sans évidemment avoir donné un consentement libre et éclairé. De plus, l'article 41 du Code de déontologie médicale indique que : "Aucune intervention mutilante ne peut être pratiquée sans motif médical très sérieux et, sauf urgence ou impossibilité, sans information de l'intéressé et sans son consentement" cela porte un nom : la mutilation. Dieu aurait-il fait l'énorme erreur de nous avoir mis un prépuce et nous a, par conséquent, ordonné de l'enlever ?
Jour après jour, mois après mois, année après année, les mythologies anciennes issues du désert d'Arabie m'étaient contées par les instituteurs, par ma mère, par la famille de ma mère dont mon oncle, sa femme et son fils, fondamentalistes, et bien sûr par les imams des mosquées que je fréquentais souvent le vendredi, et quotidiennement durant le mois de ramadan, le mois où les musulmans se trouvent dans l'obligation de jeûner afin de se rapprocher de Dieu, ne boire ni manger de l'aube jusqu'au coucher du soleil. Quel beau rapprochement ! Les portes du paradis s'ouvrent, les portes de l'enfer se referment et les démons avec à leur chef Satan sont mis au cachot, un mois où les anges entourent les demeures où le coran est récité, un mois où la récompense des bonnes actions est multipliée, et les péchés sont pardonnés.
Ce que je trouve cocasse pendant ce mois, est que les mosquées deviennent archicombles et qu'à la fin du mois "les maisons de Dieu", se retrouvent de nouveau avec une assistance clairsemée, et le plus insolite dans tout cela est que les amateurs d'alcool arrêtent de boire pendant ce mois et les fumeurs en font autant, pour reprendre de plus belle à la fin du ramadan. Quelle hypocrisie !
Les maisons de Dieu ? Donc on pourrait le voir là-bas ? Je ne l'ai pourtant jamais vu. Il en a tellement qu'on ne peut plus les compter. Elles ont été construites par ses fidèles au même titre que les temples construits par les Grecques pour leurs divinités, mais il ne se manifeste dans aucune d'elle. Malheureusement ! Ce ne sont que les croyants qui se chargent du maintien de l'endroit en bonne et due forme. J'arrive à la conclusion que ces maisons sont purement symboliques.
Et dans les pays musulmans comme le mien, ne pas jeûner conduit à six mois de prison et pourrait faire conduire au lynchage par les fidèles de ceux qui n'acceptent pas ceux qui rompent le jeune en terre d'Islam, ou lynchés comme ce jeune couple marocain qui avait eu "l'audace" de déjeuner à Macdonald en plein ramadan et la vidéo a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, une avalanche d'insultes s'ensuivit et s'est retrouvé vingt minutes après dans tous les journaux électronique, et qui en est la cause ? Une personne qui serait, comme on dit au pays des rois, mramden (état nerveux d'une personne qui jeûne n'ayant pas arrivé à supporter cette activité et ne cherche qu'à créer ou à provoquer des problèmes à lui ou aux autres) et qui les avait pris au feu de l'action...
L'islam parle d'un Dieu invisible à l'oeil nu, qu'on nomme Allah et ayant quatre-vingt-dix-neuf noms, il vit au-dessus de nous, sa demeure est le ciel, la Kaaba et les "quelques" mosquées que nous avons construits, il a fondé deux maisons, la première est le paradis que tout le monde désire et la seconde est l'enfer que tout le monde craint, il a choisi parmi les humains, des élus, ses portes paroles, des prophètes afin de nous guider vers le "droit chemin", ils pointent les erreurs et les fautes, ils constituent un lien entre les créatures terrestres et le royaume céleste, un Dieu qui aurait écrit trois livres : Torah, ancien et nouveau testament ainsi que le coran, chacun dans une langue différente.
Le coran, le livre des livres, ce livre sacré écrit par "Dieu", son écriture a duré vingt ans, de l'année 612 à l'année 632, et la langue d'écriture choisie est l'arabe, pourquoi l'arabe et pas une autre langue ? Dieu envoyait son archange qui porte le nom de Gabriel dans le royaume terrestre avec en sa possession quelques lignes plus communément appelés versets et les faisait connaître au prophète Mahomet afin de faire apprendre à ces fidèles composés d'hommes, de femmes et d'enfants cela. C'est un recueil de cent quatorze sourates éditées à la mort du messager de Dieu par plusieurs califes de Abu Bakr à Othman passant par Omar, plusieurs versions existaient avant leur "sainte" initiative mais ils furent brulés et réduit à néant comme étaient leurs volontés. Certaines sourates furent "révélées" au prophète à la ville bénie par la lumière de Dieu, à la ville illuminée, à Médine et furent nommé par la suite : sourate médinoise alors que d'autres furent révélées à la ville sainte où se trouve la Kaaba, la mosquée sainte réservée qu'aux musulmans, à la Mecque et furent appelés sourates Mecquoise.
Mais le doute subsiste toujours ? Qui a écrit ce livre ? Est-ce Dieu ? On n'en a pas la certitude, son existence tout comme son inexistence reste un mystère ! Et y a-t-il de preuve de l'existence de l'ange Gabriel aussi ? Est-ce le prophète ou les califes ? Ou bien des auteurs inconnus ?
Et les propos recueillis par le prophète Mahomet de l'ange Gabriel sont-ils les mêmes depuis la révélation sachant que l'assemblage des sourates ne se déroula qu'après quatre ans de la mort de prophète ? Des versets n'ont-ils pas été omis ? D'autres n'ont-ils pas été ajoutés ? Des erreurs n'ont-ils pas été commises lors de la retranscription des versets venant tout droit de la bouche des personnes ayant appris ces versets de chez le prophète lui-même ? Les mêmes questions devraient se poser pour les hadiths du prophète dont leur véracité est encore plus douteuse...
Je n'arrivais pas ensuite à comprendre certaines choses dans les "saintes" écritures, je vais essayer de les énumérer ici-bas :
Dans certains versets du coran, Dieu ordonne aux musulmans de prier, de jeûner, faire de l'aumône et faire le pèlerinage si possible et puis dans d'autres versets Dieu nous dit qu'il est riche de nos actions
La confrontation entre les versets de paix et ceux qui appellent à la guerre, l'islam est-il pour la paix ou bien en faveur de la guerre ? Les versets médinois abrogent-ils les versets mecquois ? Les versets mecquois abrogent-ils les versets médinois ? Qui abroge quoi ? Pour rappel, les révélations mecquoises parlent de spiritualité et d'imposition de dogme et ceux révélés à Médine datent du moment où le prophète devint chef de guerre, autre rappel les versets mecquois précèdent les versets médinois.
La position divine systématique de vouloir favoriser et de trouver le confort de l'homme au dépend de la femme.
La promesse de la consommation du vin et d'avoir des relations sexuelles dans l'au-delà si le musulman se maintient de faire cela ici-bas.
Si Adam et Eve avaient existé depuis le début, alors ils auraient coexisté avec les dinosaures ? Est-ce possible ? Nous avons la preuve de l'existence des dinosaures et pour Adam et Eve ?
Tantôt on nous incite à la tolérance des non-musulmans tantôt Dieu utilise dans le coran le sobriquet de mécréant (kouffar) à l'encontre des non-musulmans.
Pourquoi les fidèles des deux prophètes Moïse et Jésus se retrouveront ils en enfer s'ils prient le même Dieu ?
Nous descendons tous d'Adam et Ève, et de leurs enfants. Mais cela signifie-t-il que les enfants du premier couple ont commis l'inceste ?
Nous avons été fait à l'image de Dieu dit le coran et les saintes écritures donc nous sommes tout-puissants, parfait, non-pécheurs ?
Il est dit dans le coran que tous les humains sont pêcheurs alors comment peut-il nous blâmer pour nos erreurs ?
On me parlait de ces prophètes dont l'un aurait divisé la mer en deux avec un coup de bâton et qu'un autre aurait été avalé par un poisson géant mais il fut relâché après de longues incantations à la grâce de son seigneur, qu'un autre aurait sauvé l'humanité d'un déluge en prenant un mâle et une femelle de chaque espèce et les avait mis à l'abri dans une barque, dans une arche construite selon les recommandations de son Dieu, qu'un autre aurait parlé aux animaux... Des contes dignes des milles et une nuit ! Je préfère de loin les milles et une nuit.
Et la vérité dans tout cela ?
Comment peuvent-ils enseigner cela aux élèves comme étant des vérités absolues à l'école alors que l'enfant n'a pas encore les capacités nécessaires pour décortiquer ce qu'il reçoit avec un esprit critique ? On exploite l'innocence des enfants en les terrorisant avec les idées trompeuses et sans preuves du paradis et de l'enfer...
A quand le réveil ? A quand la prise de conscience ?
L'alarme a sonné au début l'année 2015 ! Alors que j'avais quinze ans, je me posais certaines questions et j'essayais de trouver des réponses par moi-même en cherchant sur internet d'abord, en demandant à mon père ensuite qui se disait "musulman" et faisait son possible pour me convaincre mais en vain, je me dirigeais alors chez mes professeurs qui me disaient qu'il ne faut pas poser ces questions, c'est haram (interdit) et les imams avaient la même réponse.
Yahvé, Dieu ou Allah ? Est-ce la même divinité ? Pourquoi envoyer des prophètes ? Pourquoi Dieu ne s'est-il jamais manifesté ? Pourquoi avons-nous été créés ? Pourquoi nous a-t-il créés s'il connaît notre passé, présent et futur ? Pourquoi un paradis et un enfer ? Qui entre la science et la religion a raison ? Adam et Eve ou la théorie de l'évolution ? Le monde a-t-il été créé en six jours ou bien est-ce l'oeuvre du Big Bang ? Le déluge s'est-il réellement passé ?
Par la suite je n'étais pas d'accord avec plusieurs préceptes religieux :
L'obligation du port du voile qui opprime la femme.
La part d'héritage du garçon qui est équivalente à celle de deux filles.
Le témoignage d'une femme vaut la moitié de celui d'un homme.
Un homme peut épouser quatre femmes (je ne suis d'accord que si la femme(s) en question donne son autorisation).
Couper la main du voleur.
L'homme peut battre sa femme.
Un homme peut épouser une fille qui n'a pas encore atteint la puberté.
Le mariage de plaisir.
Pourquoi l'entrée au paradis n'est réservée qu'aux musulmans ? Un scientifique, un philosophe, un médecin qui a été bénéfique à la société n'entrera jamais au paradis pour l'unique et débile raison qu'il est pas musulman ?
Trois évènements successifs ont catégoriquement changé ma vision, ou plutôt l'ont clarifiée et éclairci dans ces temps de terreur où la religion sévit comme rempart à tout progrès, où la religion s'est emparé de la politique en mettant fin à laïcité dans plusieurs pays tiers-mondistes, où le fanatisme se répand comme une trainée de poudre et tue sur son passage des milliers de personnes innocentes qui suivent peut-être la même religion qu'eux, qui sait ? La mort de ma grand-mère, la mort de mon grand-père et mon changement d'école. Pourquoi ma grand-mère ? Pourquoi mon grand-père ? Pourquoi ne suis-je pas parti aussi avec eux ? Pourquoi suis-je encore en vie ? Ou sont-ils maintenant ?
Je me sentais coupable d'être encore en vie...
Les gens me disaient alors qu'ils étaient au paradis et que je les retrouverais là-bas si je faisais de bonnes actions ici-bas, mais cette réponse ne me suffisait pas, je leurs posais alors d'autres questions.
C'est quoi le paradis ? Comment savez-vous où ils sont maintenant ? Avez-vous parlé à Dieu pour le savoir ? Puis-je le faire aussi ? Pourrais-je les voir maintenant ? Quelles sont ces bonnes actions ? Pourquoi ce Dieu m'a-t-il privé des personnes qui me sont chères ? Est-t-il sadique ? Est-il cruel lui qui se décrit dans "ses" livres comme le juste et le bon ?
Et lorsqu'ils se trouvaient dans l'incapacité de me donner une explication et une réponse logique à mes interrogations, les réponses étaient repoussées aux calendes grecques, ils me disaient que j'étais encore petit pour savoir... Eux qui sont "grands" ont-ils la réponse ? Je n'en avais guère l'impression ! Je suis revenue chez eux l'année suivante et je leur ai dit de me donner une réponse maintenant que j'ai grandi alors ils m'ont sorti l'excuse bidon : "C'est une volonté divine, c'est lui qui en a voulu ainsi, nous sommes illettrés face à la connaissance de Dieu, lui sait tout".
Où est ce Dieu ? Comment sait-il tout ? Si Dieu est la cause première alors qu'elle est la cause première de la cause première ?
Des questions à jamais sans réponses...
Je me demandais toujours, moi qui suis un musulman pratiquant, suis-je aussi un de ces fous de Dieu ? Suis-je une de ces personnes qui se trouvent en Afghanistan, en Syrie, en Irak qui essaient d'appliquer la charia dans le pays de leurs ancêtres ? Suis-je un terroriste ? Fais-je parti de ces personnes qui rêvent de faire du monde un vaste Califat où règnent le système patriarcal le plus dur, la polygamie, le voile intégral, le Niqab, où l'école est interdite aux petites filles, où la musique, la peinture, la sculpture, et les arts en général sont bannis, où les couleurs se confondent et se réduisent en une seule, le noir, et où la bibliothèque idéale contiendrait qu'un seul livre, le coran ? Suis-je un tueur d'hommes, de femmes et d'enfants sans le savoir ? Ces questions m'ont torturé l'esprit jusqu'à ce que j'arrête de prier, avec un sentiment de culpabilité qui me côtoyait, pour ne pas être assimilé à un djihadiste, à un terroriste. Et je m'étais rasé ma courte barbe aussi pour la même raison. Et puis je lisais de plus en plus le coran afin de découvrir ses versets de haine que Daesh et Al Qaeda et les autres organisations islamistes appliquent à la lettre, et j'étais stupéfait de mes recherches au point de vouloir changer de religion en plein ramadan, un après-midi alors que je regardais des vidéos sur le christianisme et je devins chrétien mais pas pour longtemps aussi... trois mois !
Ces versets en question sont :
"Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce que Dieu et Son messager ont interdit et qui ne suivent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu'à ce qu'ils versent l'impôt de la capitation et qu'ils se soumettent et s'humilient." (Coran sourate 9 verset 29).
"La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager et qui s'efforcent de semer le désordre sur la terre, c'est qu'ils soient exécutés, ou crucifiés, ou que leur soit coupée la main et la jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés de la terre : voilà pour eux l'ignominie d'ici-bas ; et dans l'au-delà il y a pour eux un énorme châtiment." (Coran sourate 5 verset 33).
"Quant au voleur et à la voleuse, à tous deux coupez la main, en récompense de ce qu'ils se sont acquis, en punition de la part d'Allah. Et Allah est Puissant, Sage." (Coran sourate 5 verset 38)... etc
Puis la recherche de la raison reprit sa route, un voyage avec de nombreuses stations, de l'athéisme de naissance, à l'islam jusqu'au judaïsme en passant par le christianisme, une longue quête de doute, de lecture des saintes écritures, de visite aux lieux sacrés, mosquées que je fréquentais avant, mais aussi d'églises en assistant aux messes du dimanche, de débattre avec des personnes de toutes confessions et puis n'ayant pas trouvé de réponses à mes interrogations, je commençais alors à déprimer et à penser de m'être fin à ma vie, ce que j'avais essayé de faire en plus de plusieurs problèmes dont je parlerais plus tard...
Par la suite et à mon changement d'école, un camarade me passa "L'opium du peuple", livre de Marx publié en 1843, je l'avais lu avec mon père qui m'expliqua l'ouvrage de bout en bout lui qui l'avait lu une vingtaine d'années de cela, et la phrase qui m'avait interpelé était la suivante : "C'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme." J'eus alors un déclic pour l'athéisme et un penchant pour Marx aussi. Mes recherches reprirent de plus belle et j'avais alors continué mes lectures attrayantes, "Le traité d'athéologie" de Michel Onfray, l'esprit de l'athéisme (une spiritualité sans Dieu) d'André Comte-Sponville, dialogue entre un prêtre et un moribond de Sade et des dizaines d'articles et de documentaires. Les idées développées étaient celles qui me correspondaient le plus !
"Dans un royaume où l'incroyance est associée à l'immoralité et où les sceptiques sont mis au ban de la société, comment surgit le doute et comment vit-on avec ? Nous sommes allés à la rencontre des athées du Maroc, jeunes gens qui avaient espéré dans la foulée des printemps arabes que la liberté de conscience aurait enfin droit de cité. Récit d'un combat pour l'émancipation." tel était l'en-tête du reportage spécial sur la revue mensuelle "Philosophie magazine" du troisième mois de l'année 2016, je me l'étais procuré le 3 mars, deux jours après mon anniversaire en le trouvant tout près de la revue hebdomadaire que j'étais venu cherché "Telquel", je l'avais pris et la nuit alors que mon père lisait son journal, je lisais ma nouvelle acquisition et je m'étais rendu compte que les questions qui ne me laissait pas dormir, d'autres personnes les avait posées avant moi et c'était rassurant, et des marocains en plus ! Et à la fin de la lecture j'avais pris ma décision.
Je serais athée ! Je le suis devenu !
Ce petit a privatif devant l'immense théos (dieu), être athée c'est être sans Dieu soit parce qu'on se contente de ne croire en aucun, soit parce qu'on affirme l'inexistence de tous, tel est la définition de l'athéisme d'André Compte dans son livre : "Présentations de la philosophie".
Je suis sans Dieu !
Un sentiment de vertige m'accompagnait après mon apostat, une difficulté à déconstruire tout ce que j'avais construit de ma naissance à maintenant, une volonté de ne plus vouloir vivre, ni travailler, et encore moins d'écrire, je me rendais au lycée juste pour revivre en présence de mes amis qui me redonnent cette envie d'aller de l'avant mais dès que je les quittais elle me revenait, elle se cachait en présence de mes amis ! Je devais obligatoirement répondre à cette question pour mon bien-être : "Maintenant que je ne suis plus croyant et musulman pratiquant, et que rien ne se trouve après la mort jusqu'à preuve du contraire, ni paradis ni enfer, alors pourquoi rester en vie si j'allais mourir dans tous les cas ?".
Ce n'est qu'après la découverte d'un site consacré à l'athéisme que j'ai trouvé réponse à cette question, là voici :
" Prendre conscience de sa non-croyance est comme une nouvelle naissance. C'est comme une immense bouffée de liberté. Cependant rien n'est réglé, tout reste à construire.
Si le "pourquoi la vie ?" n'est pas le plus important, néanmoins les questions fondamentales sont :
Pour quoi vivre ? Et dans quel but ? Comment vivre ? Comment affronter les épreuves de l'existence, les malheurs et la mort ?
"L'athéisme n'est pas une conclusion, c'est un point de départ !" disait Mathieu Delarue."
J'en avais parlé à mes parents, mon père m'avait soutenu en me disant qu'il est humaniste et qu'il ne croît en aucune divinité transcendante mais qu'il croît par contre en l'humain et ce depuis très longtemps. Qu'il ne m'en avait jamais parlé avant pour ne pas m'influencer et afin d'y arriver par moi-même et qu'il jeûnait pour revivre cette ambiance de ramadan comme nous vivons dans une société musulmane, mais il m'avait assuré une chose que la religion est un refuge dans les mauvais moments alors que la non-croyance se nourrit du vide de son objet et qu'un sentiment de malaise vit toujours en lui. Tout cela pour bien réfléchir à mon choix.
Ma mère l'avait mal pris en arrêtant de me parler et ce n'est qu'un mois après qu'on a reparlé sans ressortir ce sujet, elle m'avait interpelé un samedi de bon matin en me disant : "Tu as encore dis Bismilah (au nom de Dieu) à la vie et tu nies l'existence de Dieu ?" et je lui ai répondu oui ! Et elle a rétorqué : "continue d'être athée, tu deviendras homosexuelle un jour", très sympa de la part d'une mère, mais cette réponse m'a tellement fait rire que je n'ai pas voulu répondre à cette provocation maternelle comme on en subit dans la vie de tous les jours.
Nous écrirons jusqu'à détruire ces histoires à dormir debout dans vos têtes !
Abdssamad Lkhal
tu m'as bien fait marrer Abdessamad...
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