Si le texte du Coran ne prévoit aucune sanction,
renier l’islam reste un phénomène minoritaire dans la religion
musulmane. En rupture avec cette croyance, les ex-musulmans de Belgique
s’organisent pour livrer leur apostasie. Yasser (nom d’emprunt) est l’un
d’entre eux.
L’islam coule dans son sang. L’islam reste sa chaire. Et
pourtant. Issu d’une famille islamo-conservatrice, Yasser, 27 ans, a
décidé de quitter la religion d’Allah en 2009. Pour parler de son
passage à l’apostasie (ndlr : attitude d’une personne qui renonce à une
religion), ce jeune Belgo-Marocain a choisi un endroit à l’abri des
musulmans : « Je ne veux pas créer le débat, je sais ce que l’on
pense vu que je me suis trouvé de l’autre côté. Et puis, ça pourrait
arriver jusqu’aux oreilles de mes parents ». « Musulman » modèle
devant ses proches et véritable « mécréant » au quotidien, le jeune
homme joue une partie de cache-cache depuis huit ans. « Je mène une
double vie. Je n’oserais pas dire à ma famille que j’ai quitté l’islam
car pour eux, être musulman est la chose la plus précieuse. Ils peuvent
tout entendre, je pourrais être gay ou me prostituer, mais pas renier
l’islam » confie Yasser.
« Je pourrais être gay ou me prostituer, mais pas renier l’islam »
Dès le plus jeune âge, Yasser est bercé dans la foi
mahométane (ndlr : qui professe la religion de Mahomet). Prier cinq fois
par jour, invoquer Allah, aller à la mosquée, parler arabe… son
quotidien est réglé en fonction de l’islam, et très vite, ses parents l’inscrivent dans un centre culturel islamique pour y apprendre l’arabe et l’islam. Mercredis
après-midi, week-ends, jours fériés, vacances scolaires : les temps
libres de Yasser sont réservés à la religion, au détriment d’autres
activités. « Je ne pouvais pas participer aux voyages, je devais
éviter de sortir, ne pas avoir d’amis d’origines diverses. Dans cette
religion, il y a beaucoup d’interdits et de menaces par rapport à
l’enfer post-mortem, et j’ai été éduqué dans la répression et dans la
peur ».
La peur ? La pression de ne pas être un bon musulman ?
Yasser ne la connaît que trop bien. Le jeune homme se râcle la gorge, et
revient sur son parcours à l’école coranique islamique. La pédagogie
l’a toujours pesé : « À la différence de l’école obligatoire, les
professeurs avaient tous les droits. S’ils estimaient que je n’étais pas
assez obéissant ou que je commettais des erreurs d’apprentissage, il
est arrivé qu’ils portent atteinte à mon intégrité physique, et avec le
consentement de mes parents ».
Dans ces institutions, l’apprentissage du livre sacré est de mise « Les
professeurs s’axaient principalement sur la stricte mémorisation du
Coran, que j’apprenais sans en comprendre un traître mot. La remise en
question des textes était proscrite. Les imams m’avaient
enseigné toutes les clés du comment : comment faire, comment pratiquer,
comment penser, que dire, comment réciter, mais jamais pourquoi ».
Et c’est le pourquoi du comment qui va pousser Yasser à
l’âge de seize ans à rompre petit à petit avec sa foi. Dans un premier
temps, il convainc ses parents d’arrêter l’école coranique et se libère
de toute autorité religieuse. Les questions sur l’islam qu’il se posait
enfant lui reviennent comme un boomerang. « J‘avais toujours une
sorte d’image faussée du prophète dans mon esprit. J’ai donc entrepris
des recherches dans des livres, mais aussi sur internet. Cela a été
comme la boîte de Pandore car j’y ai découvert des écrits islamiques que
je ne connaissais pas du tout » poursuit l’ex-musulman.
Je n’acceptais pas qu’on puisse salir ma religion et je suis devenu pendant trois ans une sorte d’avocat de l’islam.
L’élément déclencheur
Sur la toile, Yasser trouve de tout, aussi bien des
prosélytes que des détracteurs de l’islam. Jamais il n’avait vu autant
de commentaires, d’ouvrages, de témoignages qui critiquaient la religion
d’Allah. C’est en colère qu’il se lance dans la recherche du pourquoi
et entre en débat sur différents forums et réseaux sociaux. « Je me
cultivais davantage sur ma confession pour trouver des réponses aux
critiques. Je n’acceptais pas qu’on puisse salir ma religion et je suis
devenu pendant trois ans une sorte d’avocat de l’islam ».
En tombant sur un hadith – tradition relative aux actes et
paroles de Mahomet compilée dans un ou plusieurs recueils – Yasser
éprouve pour la première fois de la haine envers le prophète. « Le
passage qui explique le nettoyage de tâches de sperme par Aïcha, mariée à
6 ans au prophète, sur le vêtement de Mahomet, m’a répugné. J’ai eu du
mal à ce moment, de me mentir à moi-même, cette religion était pour moi
dégueulasse et ne correspondait pas aux valeurs humanistes. Je ne me
rendais pas compte que la première personne que je cherchais à
convaincre durant tous ces débats était moi-même ». Ses
doutes refoulés émergent tout à coup, et c’est à 19 ans, que
Yasser décide de quitter la confession musulmane. Au départ, il
est toujours contraint de poursuivre intégralement sa vie de mahométan
et les rites qu’elle implique. Mais il en est persuadé : le Coran ne
vient pas d’un Dieu. Il se met à relever ce qu’il a appelé des « contradictions et des erreurs scientifiques, historiques, théologiques ».
« L’islam m’a détruit »
Pour Yasser, quitter l’islam ne se fait pas du jour au
lendemain. Rejeter sa religion, c’est abandonner une partie de soi et
être persuadé que l’islam n’est pas une religion véridique. « L’islam
m’a détruit, a bousillé ce que j’étais pendant des années. Après m’être
détourné de Mahomet, j’ai été athée par défaut pendant quelques temps.
Maintenant, je philosophe plus sur le sens de la vie, sur l’existence.
J’ai appris à me reforger une éthique, une morale et je me suis
débarassé de toute superstition islamique ».
Aujourd’hui, le jeune homme ose parler de son apostasie, mais continue de porter un masque devant les membres de sa famille. « J’essaye
d’épargner mes proches et je pense aux conséquences si mes parents
apprenaient que je suis apostat. Dans le moindre mal, je serais banni », et le pire des cas, Yasser rétorque : « connaissant
mes parents, je pense que ça pourrait aller jusqu’à la persécution
morale ou physique. Je sais que pour eux, l’apostat mérite même la mort,
car l’islam est plus important ».
Je sais que pour eux, l’apostat mérite la mort.
Mais Yasser n’est pas seul. Au seins des ses proches,
l’ex-musulman a un allié : son frère. Au cours de ces derniers mois,
leur père a failli le renier à cause de son épouse, peu pratiquante.
Menacé, le cadet de la famille s’est alors lui aussi détourné de
l’islam. « On se consulte tout le temps pour cacher notre apostasie.
On doit agir, penser, pratiquer l’islam de la même manière pour
dissimuler les doutes. Quitter l’islam est considéré comme une véritable
trahison, et on sait comment les infidèles sont traités… Moi, pour le
moment, je suis épargné ! »
L’esprit libre
Pour Yasser, abandonner l’islam, c’est redémarrer sa vie.
L’ex-musulman affirme que l’apostasie a changé le regard qu’il portait
sur le monde. « Je me sens enfin libre et en accord avec moi-même ». Dans la vie pratique, il ne se sent plus oppressé par les « interdits » de l’islam. « Je travaille avec des musulmans, cela m’est déjà arrivé de vanter les mérites d’un bon vin » lance-t-il.
Yasser fait aujourd’hui partie de l’association des ex-musulmans de Belgique créée
en 2011. Les deux objectifs principaux de ce mouvement sont de défendre
les intérêts des apostats et d’apporter une critique raisonnée de
l’islam qui n’a rien à voir avec le racisme ou les activités de
l’extrême droite. Si l’ex-musulman s’est libéré de sa religion, il ne
veut pas pour autant convaincre les croyants. « Si je lui montre des
textes, le musulman va nier l’authenticité ou va jouer sur la
traduction de l’arabe, une langue magique. Et puis, je respecte la foi
des autres. Pour l’instant, j’apporte mon aide à ceux qui voudraient
quitter l’islam. Parce qu’ils ne sont pas seuls ».
"Celui qui change de religion (l'Islam) tuez-le" hadith sahil du prophète.
RépondreSupprimerDocumentation sur le coran et son Prophète : www.torah-injil-jesus.com Bonne lecture
Ouvrez un coran, videz vous de tout votre orgueil humain, de tout votre amour matériel. Et discernez la vérité du faux. Les doués d'intelligences comprendront que la vie présente est trop éphémère pour ne pas être un signe.
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